Friendship.

26 septembre 2008

Je n'ai jamais eu une vie sociale très évoluée, pour diverses raisons.
On ne peut pas dire non plus qu'au commencement de ma vie, j'ai été très gâtée niveau amitié. C'est sûrement l'âge qui voulait ça, mais même de manière générale, je n'avais pas vraiment les mêmes relations que ce qui était commun. Mes copines étaient des autruches, notre amitié n'était que superficielle. Je ne blâme personne, chacune nous avions nos problèmes et nos caractères, il n'empêche qu'à l'époque c'était difficile à accepter.

À 12 ans, je suis entrée en 4e et j'ai fait la connaissance de Ro. qui était en 3e. Toute l'année j'ai passé de bons moments avec elle et son amie Ma.
À l'aube de mes 14 ans je suis passée en 3e. Le jour de la rentrée, je suis arrivée au collège seule. Je me suis avancée dans la cour, et j'ai apperçu Ma. non loin. Elle s'est avancée vers moi avec un naturel presque déroutant. Pour moi, elle avait toujours été l'amie de Ro. Bien qu'on se soit bien entendues toutes les deux, je n'imaginais pas qu'elle puisse me trouver un quelconque intérêt si Ro. n'était pas là. Pourtant, lorsqu'elle m'a vu, elle est venue me rejoindre en me souriant comme si tout coulait de source. Elle m'a troublé, cette fille qui est venue à ma rencontre spontanément. Et j'ai ressenti un étrange sentiment de soulagement. À partir de ce moment Ma. et moi ne nous sommes plus quittées de l'année. Une réelle amitié était née entre nous et elle a été la première personne que j'ai aimé profondément, à qui j'ai accordé mon entière confiance, et sur qui je pouvais me reposer.
Malheureusement l'année scolaire est vite passée, et c'est ensemble que nous avons traversé une dernière fois le portail du collège après avoir regardé par dessus notre épaule. Elle allait déménager, mais nous nous sommes dites au revoir comme si on se reverrait le lendemain pour une nouvelle journée de cours. Malgré son déménagement, nous avons réussi à nous voir quelques fois pendant un ou deux ans. Mais le temps et la distance ont eu raison de nous et ont réussi à nous séparer finalement. En vérité, depuis que nous étions entrées au lycée, nous faisions déjà nos vie chacune de notre côté. De temps à autres, nous avions des nouvelles l'une de l'autre. "J'ai eu mon bac !!!" Elle était en Littéraire, une filière qui lui correspondait à merveille. Mais notre amitié n'avait plus rien de suivit, on restait des mois et des mois sans avoir ne serait-ce qu'une seule petite idée de ce que pouvait faire l'autre.
Je me souviendrai toujours de ce jour étrange où elle m'avait appelé alors même qu'on ne s'était pas parlé depuis une éternité. On était restées au téléphone pendant plus d'une heure. Elle a finit par me parler de ma sexualité (qu'elle avait du découvrir sur un de mes blogs), "Tu te souviens quand je te disais qu'il y avait une fille qui me draguait à la fac ?", elle avait finalement succombé à ses avances.
Il y a un autre jour que je n'oublierai pas. C'était il y a deux ans et demi, en 2006, ce jour là il y avait eu la gay pride. On s'était retrouvées en fin de journée, elle n'arrêtait pas de me dire que j'étais fashion et ça m'exaspérait, mais j'étais heureuse de la voir. Ca me faisait du bien. Elle m'a présenté à sa petite amie de l'époque, elle m'avait entrainée dans un bar de lesbiennes pour faire un coucou à des amies à elles. L'atmosphère avait quelque chose d'étouffant, l'air était épais et chaud, il y avait des jeunes gens euphoriques et extravertis partout dans les rues, les restes de la manifestation assurément. Mais je me sentais tout de même bien. Elle avait prévu de m'emmener en boîte, et après nous être promenées et avoir mangé un morceau au Mac Do, nous avons donc pris le métro. Seulement c'était sans compter sur mes angoisses qui ont refait surface. Il faut dire que l'ambiance pesante de la fin de journée n'aidait pas, j'étouffais sur mon siège. Je fixais le sol du métro et mon coeur battait lourdement. Je me posais un tas de questions plus ou moins stupides, des doutes et des inquiétudes puériles naissaient dans ma poitrine. "Ca va ? T'es sûre ? Si tu veux pas y aller, c'est pas grave hein !" J'ai eu peur. Une peur un peu idiote, mais que voulez vous, je ne serai pas moi si j'étais moins peureuse. Finalement on a fait demi tour en inventant une excuse pour expliquer à ma mère la raison pour laquelle finalement je rentrai à la maison au lieu de rester chez Ma.
Depuis ce jour là, je ne l'ai plus revue. On a perdu contact. Plusieurs fois je me suis dit que j'essairai de la retrouver pour pouvoir avoir des nouvelles. Mais ça ne restait que de simples pensées, jusqu'à hier soir. Sans réel espoir et un peu au hasard, j'ai tapé son nom et son prénom dans Facebook. Ca n'a pas fonctionné, alors je n'ai tapé que son prénom par curiosité. Elle était en tête de liste.
Aujourd'hui elle a accepté mon invitation. Je lui ai envoyé un message pour lui demander des nouvelles et son nouveau numéro, elle m'a répondu une heure après.
Je suis contente. Vraiment. Un jour je trouverai comment la remercier pour tout ce qu'elle a pu m'apporter, consciemment ou pas. Et je lui rendrai la pareille autant que je le pourrai.

Et maintenant, à suivre.

...
"Au fait, j'ai regardé tes photos et je te trouve trop belle!"

...